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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 20:05

On reparle dans les journaux,aux infos,sur le net des événement du 17 octobre 1961.


Un peu d'histoire pour recadrer le sujet.

le FLN en France.

En 1954 il y avait un peu plus de 210.000 algériens en France dont 150.000 célibataires qui travaillaient dans le bâtiment et la métallurgie,d'autres étaient épiciers,patrons de bistros,restaurateurs,quelques étudiants aussi.Durant la durée de la guerre leur nombre augmenta pour atteindre les 430.000 en 1962.
Le parti nationaliste de réference était alors le MTLD qui comprenait 7.000 membres et ,après l'éclatement de celui ci,dans un premier temps la plupart des membres de la fedération de France suivirent Messali Hadj dans son nouveau parti,le MNA(mouvement national algérien) qui se retrouve majoritaire avec 10.000 membres en 1956.Le FLN s'installe en France dès 1957 il a à son actif une quinzaine de milliers d'adhérents.Au départ celui ci s'intéresse au paiement des cotisations des adhérents,perçu jusqu'alors par le MTLD-MNA avec lequel il entre en concurrence,petit à petit il impose auprès des populations nord-africaine leur impôt révolutionnaire,les populations n'ont d'ailleur pas d'autre choix que celui de le payer,

les combats entre FLN et MNA ont fait 4.000 victimes jusqu'en 1962.

Le FLN fut chassé sans relâche par les services de police,en janvier 1955 Boudiaf avait créé la première fédération de France,trois mois plus tard ses responsables sont arrêtés,une seconde direction est démantelée l'été 1956,en décembre Mohammed Lebjaoui,envoyé pour reconstituer la fédération est arrêté en février 1957.
La fédération se composait d'un comité fédéral basé en Allemagne(il avait été transféré en Allemagne en 1958 pour échapper aux arrestations) et de six wilayas réparties sur le territoire de France(1959/1961),elle se livrait à des activités telles que,effectuer la collecte de l'impôt révolutionnaire,la fabrication de faux papiers, l'impression et diffusion de presse clandestine,en 1958 elle lance une serie d'actions,d'actes de sabotage; attentats contre des dépôts pétroliers comme la rafinerie de pétrole de Mirepiane près de Marseille,attaques de casernes et commissariats,tentative de destruction ratée de la cartoucheris de Vincenne,incendies de réservoirs d'essence,attaque d'usines dont celle de montage de camions de l'armée de Vitry,tirs sur des voitures de police,explosions aux usines de cahoutchouc de Kléber-Colomb,sabotage du relais de télévision du Havre,attentat contre Jacques Soustelle en septembre.56 sabotages et 242 attaques ont été dénombrés du 21/8 au 27/9.
Cette même année,en mars une manifestation de policiers a lieu qui reprochaient au gouvernement de ne pas prendre les mesures nécessaires pour les protéger des attentats du FLN,Maurice Papon est alors nommé préfet de police de la Seine.

En juin,de Gaulle est nommé chef du gouvernement.

Le front a contribué à nouer des contacts avec des groupes politiquement réceptifs a ses thèses sur le territoire français, avec des gens qui ne risquaient pas d'attirer l'attention des services de sécurité à cause de leur apparence pour trouver des logements,de la nourriture,soigner les cadres du FLN,assurer leur défense juridique,trouver des planques,des point d'appui en province,favoriser les communications,faire passer les frontières ,imprimer de la presse clandestine,transporter des armes et explosifs,de l'argent.
Le principal reseau a été celui de Jeanson,militant communiste et professeur de philosophie,aidé dans ses débuts par deux prêtres ouvriers.Jeanson s'adresse aux intellectuels,Davezies et Urvoas les prêtres ouvriers enrôlent dans les usines ou ils travaillent.Des gens de tous milieux sont venus en aide au FLN,communistes,socialistes,juifs,chrétiens, francs maçons, syndicalistes,artistes,écrivains,avocats,ouvriers,un commité de soutien a même existé,qui faisait appel aux personnalités les plus connues pour venir protester contre l'emprisonnement ou la condamnation des rebelles ou de leurs amis français.


A la fin,les membres du FLN et porteurs de valises ont été amnistiés,en mars 1962,les portes des prisons leur ont été ouvertes,pour se refermer sur sur des civils et militaires qui avaient voulu garder l'Algérie française.


.L'argent de l'impôt prélevé aux algériens de France était la source principale des revenus destinés à l'effort de guerre,il représentait 50% des besoins,le reste étant fourni par des pays arabes,chaque mois celui ci arrivait des wilayas pour être versé sur des comptes en Suisse,d'ou l'importance des porteurs de valises et autres qui ont contribué à clouer pas mal de cercueils en Algérie.
De 1958 à 1962,la structure du FLN a été souvent modifiée pour se protéger des infiltrations des services de renseignements français,mais aussi pour faire face à l'augmentation de ses effectifs et aux problèmes que cela entrainait dans ses divisions administratives locales.Entre 1959 et 1961 la France était divisée en six wilayas.En septembre 1961 le nombre des wilayas passe à sept,leurs numérotations modifiées pour les regrouper en trois blocs controlés chacun par un responsable contrôleur(RC).

GROUPE 1 -wilaya 1- Paris sud(de la Seine)-wilaya 1B Atlantique(sud-ouest de la France,de la region parisienne à Bordeaux.)

GROUPE 2 -wilaya 2- Paris nord(de la seine)-wilaya 2A de région parisienne au Pas de Calais,Lille et frontière belge.-wilaya
2B-Est(Alsace Lorraine,de Strasbourgs à la frontière suisse)

GROUPE 3 -wilaya 3 -région de Lyon avec le massif central.-wilaya 3B région de Marseille et Languedoc.



Manifestation du 17 octobre 1961.


Le 17 octobre a eu lieu à Paris une manifestation de masse organisée par le FLN.Cette manifestation s'est déroulé au moment ou les discussions sur les accords de paix avaient repris aprés une interruption,la France venait de céder,face aux représentants du GPRA sur le problème du Sahara.
EN septembre la DST avait pris connaissance de la présence sur le territoire d'un chef des opérations du FLN ,ce responsable principal ''le Fédéral''était la seule source de contrôle pour Paris et la France métropolitaine.les ordres du comité fédéral d'Allemagne lui étaient transmis et celui ci les retransmettaient aux trois contrôleurs de groupes,les RC qui les retransmettaient à leurs chefs de wilayas.
Le fédéral(RF) rencontrait régulièrement les trois RC,ceux ci formaient un organe central de prise de décisions qui supervisait et décidait du travail des wilayas sur le terrain.Il semble qu'il ait existé en plus de ce comité des 4 une commission centrale composée de militants plus âgés qui jouait un rôle de conseillers auprès de ces quatre.


A ce moment,à Paris ,le gouvernement est confronté depuis plus de six mois à une double série d'attentats,d'un côté l'OAS a assassiné le maire d'Evian et procédé à nombre de plastiquages à Paris,il a aussi tenté d'assassiner le général de Gaulle à Pont-sur Seine,de l'autre le FLN a augmenté ses actions contre le MNA ainsi que contre les forces de police.De janvier à septembre de nombreux nord-africains ont été tués,de même que vingt huit européens dont vingt cinq policiers. Début octobre décision est prise de restreindre la circulation de nuit des populations nord-africaines,il leur est conseillé de rester chez eux entre 20H30 et 5H30.Par communiqué de presse du 5 octobre le couvre feu est instauré,la circulation restant autorisée sur attestation.


Alors que initialement des manifestations était prévue pour le 1er novembre,pour marquer le 7eme anniversaire de la révolution algérienne,une mobilisation qui devait s'inscrire dans une journée internationale d'actions se déroulant dans plusieurs pays comme l'Algérie,le Maroc,la Tunisie,Belgique et Allemagne, le comité fédéral d'Allemagne répond favorablement à la demande de l'organe central de répondre par un défi au couvre feu par une manifestation dans laquelle il y aurait hommes femmes et enfants,le défilé devant commencer à 20h30,heure du couvre feu.La '' protestation'' devait de dérouler en trois parties.une première partie à Paris sur trois jours,qui s'étendrait,deuxième partie sur toute la France par des manifestations de femmes devant les préfectures,la troisième partie concernait une grève générale. Histoire Maghreb Algérie.

Par l'intermédiaire des médias,ces manifestations, durant les débats sur les accords de paix ,devaient montrer au monde entier que le FLN avait le contrôle de Paris et de la province.

Il semble bien que ces décisions ont été prises sans consultation préalable du GPRA de Tunis,sans doute à cause de luttes obscures qui se faisaient jour au sein du FLN pour le pouvoir et la fédération de France,avec ses 350.000 membres avait une très forte influence.D'autre part le GPRA était alors engagé dans une épreuve de force avec l'état-major de Boumédiene,l'état-major de l'EMG avait démissionné.
A partir de 21 heures environ 25.000 manifestants se heurtent dans differents endroits de Paris aux forces de l'ordre, en nombre insuffisant.
Une polémique existe toujours sur le nombre de victimes,le bilan officiel était de 3 morts et 337 blessés,d'autres parleront de 30 ou 50 morts,un autre 140, 200, 300,un autre encore donne le chiffre de 210 en 1991,325 puis 393 en 2001.


Le résultat de la manifestation n'a pas été bénéfique au FLN,celui ci s'est traduit par des gestes d'hostilité de la population à l'égard des travailleurs émigrés,une baisse des fonds versés par les algériens ,la fédération de France blâmée par le GPRA annule ses autres manifestations.

 

à lire  sur: Histoire Maghreb Algérie.

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 10:08

Le dossier pdf ci-dessous est émis sur ce blog avec l'accord de MonsieurRégis Guillem,son créateur.

 

On nous reparle,à l'approche des élections présidentielles,de la repentance,tel cet exemple:

repentance.jpg

 

L'article de Monsieur Guillem-(exemple de ce que l'on veut nous faire oublier)

 

Monsieur le Sénateur-Maire,
Je prends connaissance du courrier que vous avez adressé le 16 août 2011 à monsieur Rolando - Président du Cercle Algérianiste.
La teneur de vos propos m'a quelque peu stupéfait.
En effet vous y indiquez de manière extrêmement explicite que vous ignorez le passé de votre illustre invitée; j'évoque bien entendu la terroriste Zohra Driff.
Cette affirmation est pour le moins surprenante car, d'une part et sauf erreur de ma part, vous étiez professeur d'histoire(...s), d'autre part en tant qu'homme politique il m'apparaissait naturel que vous vous intéressiez à l'histoire du pays que vous êtes censé représenter.
Ce dernier point cependant ne m'étonne guère car à travers les faits et actes de vos condisciples de tous bords, il apparait évident que votre Caste ignore tout d'une certaine période de l'histoire de France; à moins qu'elle ne l'occulte sciemment; ce qui me semble la raison la plus plausible..........

 

Voir le dossier complet sur le lien ci-dessous.

 

                                                     ces oubliés de l'histoire. ces oubliés de l'histoire.


Pour info:

L'accueil réservé aux pieds-noirs en 1962 à Marseille-L'auteur du livre"les mensonges de la guerre d'Algérie",Jacques Demougin,écrit que me ministre Joxe ne voulait pas des pieds-noirs en France,qu'il  valait mieux qu'ils s'installent en Argentine,au Brésil ou en Australie.

18 ans plus tôt,toujours la même source,l'accueil fut plus chaleureux.Les pieds-noirs fournirent l'essentiel de l'armée d'Afrique,en trois ans,175.000 d'entre-eux furent mobilisés,soit plus de 18% de la communauté française d'Algérie,ceux là même qui débarquèrent sur les côtes de France et d'Italie au côté des  soldats musulmans.

 

  entrez10.jpg                                                     

 

                                                     

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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 17:05

La célébration de la Saint Michel de l'Union Nationale Parachutiste , le 1 octobre 2011,a permis,lors d'un temps libre de photografier les plaques du Souvenir posées sur les murs exterieurs ,à l'étage de l'édifice.


Nous vous les présentons sur notre blog.

2011-Les Invalides (1)

 

2011-Les Invalides (20)

 

2011-Les Invalides (51)

 

2011-Les Invalides (62)

 

2011-Les Invalides (67)

 

2011-Les Invalides (59)

 

2011-Les Invalides (49)

 

Vous pouvez voir les 52 images sur l'album suivant:  Monuments-Memorials Monuments-Memorials

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 16:41

Un para tombe un autre prend sa place.

Ce courage n'a jamais manqué aux paras de DIODON 4,malgrè l'inconfort,les risques et les pertes.Comme leurs prédécesseurs de la 31° Brigade de la 9°DIMa,les parachutistes de la 11°DP tiennent plus de vingt positions,d'une grande diversité.Si les trois régiments d'appui sont regroupés,les fantassins quadrillent le terrain par postes de section ou de groupe;Drakkar occupé par une compagnie étant l'exception.Parmi les plus inconfortables ,on retiendra ceux d'un groupe du 9°RCP,installé au premier étage d'une boucherie hallal en plein camp palestinien ou la fanfare du 1°RHP ,aux ordres du célèbre major Kieger,au dernier étage d'une tour en ruine sur la frontière entre les quartiers chrétiens et musulmans et arrosé tous les jours par les tirs des deux bords.

Agressés pendant cinq mois par un ennemi invisible,les paras,dont beaucoup étaient des appelés volontaires,sans expérience du feu,ont subi une incroyable variété d'attaques:jets de grenades,tirs d'armes légères,roquettes,pièges en tous genre,obus d'artillerie,véhicules kamikazes.Sans avoir presque jamais eu l'occasion de tenir l'adversaire dans leur ligne de mire,ils ont résisté avec calme,assurant la mission au prix de 180 tués et blessés.Oui,ils étaient dignes de leurs anciens comme en attestent quelques exemples.Dès le lendemain de l'attentat,101 jeunes parachutistes du 1°RCP se sont portés volontaires pour relever la compagnie assassinée.

Début novembre,ils assuraient leur mission à Beyrouth.Un soir de janvier à la nuit tombée,une roquette RPG,jaillie de la circulation,vient frapper un des postes de garde de la Résidence des Pins,faisant un tué et deux blessés.Deux minutes plus tard ,le poste est de nouveau tenu par trois paras du 7°RPCS face à l'inconnu.Le 21 décembre,au poste Frégate,PC du 3°RPIMa,dévasté par l'explosion d'un camion kamikaze,et où tous les personnels sont touchés à des degrès divers,les fonctions de commandement sont rétablies très vite malgré un indescriptible chaos.

 

Dignes de leurs anciens d'Indochine et d'Algérie.

Aujourd'hui,le Liban est toujours la proie des mêmes démons.Le Hezbollah,considérablement renforcé,est un état dans l'état,aux ordres de l'Iran,et menace en permanence le fragile équilibre régional.Au sud du pays,le sang Français des soldats de la FINUL rougit encore parfois cette terre.Mais les sacrifices des soldats ne sont jamais inutiles car ils témoignent de l'esprit de résistance face au cours de l'histoire.

Comme leurs anciens d'Indochine avaient lutté contre la main mise communiste du Vietminh,comme leurs anciens d'Algérie avaient lutté contre les terroristes du FLN,les paras de Drakkar ont lutté contre une barbarie religieuse xénophobe pour que les Libanais retrouvent la paix.Tous croyaient en la mission qu'ils avaient reçu du pouvoir politique,tous sont morts pour la France et pour leur béret rouge en faisant simplement leur devoir de soldat.

Le souvenir des paras de Drakkar,auxquels la nation rendit un solennel hommage aux Invalides lors d'une cérémonie présidée par le Président de la République,restera dans nos mémoires.

DLP 206 du Gal Théodoly-Lannes.

 

Qui sont les responsables?

 

Comment est-ce arrivé?qui a fait ça?

 

Depuis deux ans l'opération DIODON représente la partie française de la FMSB,constituée pour appuyer l'armée libanaise dans le rétablissement de l'autorité gouvernementale.Trois groupements de forces à base de troupes d'élite la composent:

-Paras,marsoins,légionnaires et commandos marine Français.

-Marines américains.

-Paras et bersaglieri ilaliens.

Autonomes,ces détachements n'ont pas de commandement commun et obéissent à des politiques nationales différentes.

1°ecueil:Les Français ont hérité du secteur le plus difficile et sont installés en pleine ville,au coeur des quartiers chrétiens  et musulmans.Ils n'ont aucun pouvoir de contrôle sur la population dans laquelle les terroristes de tous poils vivent comme des poissons dans l'eau.

2°difficulté:Malgré les CRAP et le commando Montfort,malgrè les contacts noués à tous les héchelons,malgré les services spécialisés,le renseignement est insuffisant  face à une menace diffuse et évolutive.

3° et principal obstacle:Aujourd'hui encore,il n'est pas possible de désigner tous les responsables  avec certitude.Avec la publication dans la presse des photos des deux "martyrs"kamikazes,les opérations sont revendiquées par un" mouvement de la révolution islamique" ,des chiites libanais   extrémistes soutenus par l'Iran.Elles leur sont attribuées par les services concernés qui n'excluent pas la Syrie de leurs soupçons.Après la visite sur place du Président de la République,la nation,choquée,espérait qu'une riposte musclée ferait payer les coupables.

Elle vint mais hélas,sans résultat tangible.En novembre une action commando visant l'ambassade d'Iran échoue.Quelques jours après,en plein après midi,une escadrille de super étandards chargés de bombes,s'arrache du porte avion "Clémenceau":objectif:une caserne du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa.Malgrè un feu anti-aérien nourri,nos chasseurs font mouche;l'objectif est rasé mais il est vide!!!Mystérieusement avertis,les "fous de dieu" l'ont évacué une heure avant le raid.Comme les précédentes et les suivantes,les deux attaques du 23 octobre visaient à forcer l'Occident à quitter la capitale libanaise.Ce sera fait quelques mois plus tard faute de volonté et de courage politique.

extrait du DLP 206,texte du Général(2s) Théodoly-Lannes.

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 17:29

Le Père Mulson    (ils nous ont quitté-source Debout Les Paras n°110-année 1987)

Les Aumoniers militaires sont souvent méconnus et pourtant l'un d'eux peut-être cité parmis les plus belles figures de l'Armée française.
Le Père Jeau-Marie MULSON,rappelé à Dieu le 9 février dernier(1987),en était l'exemple par excellence.
De la Norvège à la libération,puis en Indochine,le père était present sur tous les champs de bataille ou la France était impliquée.
Prêtre soldat,sans armes,il était au service des Hommes qui servaient la France.Méprisant le danger,prêtre,infirmier ou brancardier à l'occasion,il soignait les corps et les âmes des soldats,quelle que soit leur nationalité ou religion.
Officier de Santé chez les chasseurs,puis volontaire Parachutiste,il avait choisi ces Unités d'élite pour être toujours au plus près de l'action.
Le Père Jean-Marie MULSON était né le 12 mai 1908 à Pierrefait,en Haute-Marne.
Entré au séminaire de Langres en 1924,incorporé pour le Service Militaire en 1929,élève officier la même année,il fut promu Sous-Lieutenant d'Administration du Service de Santé en 1930.
Ordonné prêtre à Langres en 1931,il accéda par la suite au grade de Lieutenant en 1933.
Rappelé sous les drapeaux en septembre 1939,il est affecté à différents groupes sanitaires,puis,volontaire pour rejoindre une Ambulance Médicale de l'Armée,il fait partie du corp expéditionnaire en Norvège en avril 1940.
En 43,affecté au Bataillon médical des Troupes marocaines,il débarque à Ajaccio en novembre et participe à la mise en service de l'Hôpital de Calvi.Puis il rejoint l'Italie avec son Bataillon médical et prend part à l'offensive du Garigliano.

Volontaire parachutiste,il rejoint le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes.A Rome,en aout 1944 comme aumonier du 1er Bataillon du Régiment.En France en septembre 1944.
Avec le régiment il prend part à toutes les opérations des Vosges et d'Alsace en 1944 et 45.Combats très meurtriers ou le Père donne le meilleur de lui-même.
A nouveau volontaire,pour l'Indochine,il fait route comme Aumonier de la 1/2 Brigade Parachutiste,avec laquelle il arrive à Saïgon le 10 février 1947.
Il participe immédiatement aux opérations de Trang-Bang en Cochichine,puis débarque à Haïphong et participe à l'opération Dang Phuong et Long Chan en mars 1947.
Encore opération Nam Dinh en avril.

Avec le 1er Bataillon du 1erRCP,qu'il retrouve,il est parachuté à Hoa Binh.
Parachuté à nouveau à Cuvan en novembre 1947.
Puis retour à Saïgon ou,malade,il est hospitalisé.
Rapatrié sanitaire en France en mai 1948.
Il est démobilisé définitivement en 1956.

C'est chargé de souvenirs et les épaules lourdes de fatigue que le Capitaine Para redevient le Père Mulson.

Chevalier de la Légion d'Honneur.C.G.1939-45,avec Palme.C.G.des T.O.E.,avec Palme,Médaille commémorative de Norvège,commémorative Française 1939-1945,avec barrette Afrique et Libération,commémorative de la campagne d'Italie,Coloniale.

Brevet Parachutiste n°4802.

De nombreux drapeaux rendaient les honneurs,parmis ceux-ci,la Bannière étoilée de l'American Legion,notre drapeau national,ainsi qu'une délégation.Des anciens et jeunes Parachutistes du 1erRCP assuraient la Garde d'honneur du cercueil.
Ses obsèques furent célébrées en présence de nombreuses personnalités:M. et Mme Maurice Mulson,son frère et sa belle soeur,sa soeur,le Général et Mme Jacques Faure,ancien chef de corp du 1erRCP,le Général Paul Aussaresses également ancien chef de corps du 1erRCP,le Général Albert Meyer,des Commandos de l'air,le Lt Colonel Charles Garner commandant en second du 1erRCP,le Colonel Sassi,de l'Amicale des Bataillons de Choc,Mme d'Autheville,ancienne Assistante Sociale en Chef de l'Armée,Mme Geille,fille du Colonel fondateur des Unités de Parachutistes en France.

Les Vieilles Suspentes dont le père était membre ,étaient représentées par le Colonel Pierre Raynal,Président;Raymond Métivier,Vice Président ;Maurice Giraud,Secrétaire;Yvan Dufau,Trésorier;Michel de Trincaud Latour,ami et compagnon des bons et mauvais jours ,ainsi que de très nombreux anciens compagnons qu'il est impossible de tous citer.

Témoignage d'un ancien du 1erRCP;Compagnon du Père dans les batailles de France.

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 11:51

 

Nous est transmis par Walter Bibaut UNP Normandie.

 

Chers Présidents,

Je vous transfère ce message que je viens de recevoir du CSRM demandant de venir nombreux rendre hommage à cet officier, ce fils de la France, mort en service commandé loin de son pays. Je suis conscient que seuls nos amis d'Ile de France et de la région parisienne seront susceptibles de venir mais peut-être que dans vos associations vous aurez des adhérents qui seront sur Paris ce jour là. Alors passez l'information.

Je suis heureux de constater que suite aux observations de l'UNOR et d'autres associations ce type d'hommage est maintenant beaucoup plus solennel. On doit bien cela à nos petits gars.

Bien cordialement

Colonel Olivier de France

 

                                                              Messieurs,

Le gouverneur militaire de Paris souhaite associer les réservistes militaires (opérationnels et citoyens) aux cérémonies d'hommages rendus à nos camarades morts au combat.
Le 13 septembre prochain, le corps du capitaine Valéry THOLY du 17ème RGP, mort au combat en Afghanistan sera rapatrié. Les militaires d'active ou de réserve qui le souhaitent pourront en témoignage de solidarité et pour la mémoire de ce frère d'armes, manifester leur présence sur le pont Alexandre III.

Aussi nous vous remercions de bien vouloir diffuser largement auprès de vos membres de la région parisienne le message en pièce-jointe.

Cordialement.

                                      Le Conseil supérieur de la réserve militaire.

 

texte joint.


Mercredi 7 septembre 2011, le Capitaine Valéry THOLY du 17e régiment du génie parachutiste (17e RGP) est mort au combat au cours d’un accrochage dans la province de Kapisa en Afghanistan.
Le corps de notre camarade sera rapatrié en France le mardi 13 septembre en fin d’après-midi.
Le convoi funèbre escorté par la garde républicaine rejoindra l’Hôtel national des Invalides en empruntant l’itinéraire suivant : porte Maillot, avenue de la Grande Armée, Champs-Elysées, pont Alexandre III.  
Les réservistes opérationnels ou citoyens, qui souhaitent s’associer à la mémoire du sacrifice de ce héros, mort pour la France en Afghanistan, pourront le faire en manifestant leur présence sur le pont Alexandre III, si possible avec un drapeau français. Le passage du convoi funéraire est prévu entre 18h45 et 19h00.  
Cette présence, qui doit rester silencieuse, digne et fraternelle, ne doit pas avoir d’autre but que de montrer notre solidarité à l’égard de jeunes frères d’armes et de témoigner devant la communauté nationale de l’engagement des jeunes Français qui risquent chaque jour leur vie en opérations extérieures, pour défendre les intérêts du pays.
Chacun veillera à mettre un point d’honneur à ce que sa présence ne fasse l’objet d’aucune récupération partisane ou politique.
La cérémonie nationale d’hommage aura lieu jeudi 15 septembre à Montauban.




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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 07:58

 

 

  Pour mémoire.

 

les supplétifs de la France et leur abandon.Le sort des Harkis.


GMPR et GMS-dès novembre 1954 des unités ont été mises sur pied pour maintenir l'ordre dans les campagnes et le bled, les groupes mobiles de police rurale(GMPR)et les groupes mobiles de sécurité(GMS).
Il n'existait pas,alors,dans les vastes régions rurales de forces de police et de gendarmerie suffisantes, et, aussi adaptées à la nouvelle situation.C'est donc pour s'opposer à la rébellion que furent créées ces unités,Ces forces civiles étaient placées sous l'autorité du directeur de la sureté nationale en Algerie.A cette époque la plupart des unités nord africaines étaient encore en Indochine,raison du recours aux supplétifs.

Les Moghaznis
Ils étaient rattachés aux sections administratives spécialisées(SAS)regroupés en ''makhzen''d'environ trente hommes.Ces unités furent donc créées en même temps que les SAS à partir du mois de septembre 1955,leur rôle était d'assurer leur sécurité.Début 1960 les moghaznis étaient environ 20.000.

En 1956 des harkas ont été créées dans toute l'Algérie.Ces unités comptaient 24.000 hommes en 1958,le général Challe porta leur nombre à 60.000 (1959)dans le but de créer un commando de chasse par secteur militaire,en tout 800 harkas furent crées.En 1959 entre six et sept mille hommes sont affectés dans des commandos de chasse.

Il est utile de rappeler qu' il y eu quatre fois plus de musulmans en armes du côté français que du côté du FLN;Face à ces 180.000 combattants l'ALN n'a jamais dépassé 48.000 hommes dont le plus grand nombre se trouvait en Tunisie et au Maroc.
3200 supplétifs ont été tués au combat ou dans des attentats.

Une  pensée pour ce qui prétendaient et les autres qui continuent à prétendre,que la population musulmane était totalement inféodée au FLN.

Abandon,massacres et rapatriement minimun des supplétifs.

Il semble que le général Challe avait en vue un projet de fédération des différentes unités territoriales et d'autodéfense.Le général Crépin son successeur,aurait promis, début 1961, que les harkis,qui étaient considérés comme vainqueurs auraient la première place dans l'Algérie future,mais,peu après la réduction des effectifs est amorcée.

Les promesses de ces deux généraux n'ont pas été tenues,quand aux négociateurs d'Evian ,ceux ci ont obtenu la promesse du FLN qu'il n'y aurait pas de représailles.ll y eu d'abord des règlements de compte dans les villages évacués par l'armée française,ensuite des massacres à partir de début juillet.
90% des harkis ont choisi de rester chez eux parce que le FLN avait fait des promesses.

En mars 1962 c'est le cessez le feu,les SAS sont repliées vers d'autres plus importantes,les moghaznis sont désarmés,comme dans toute l'Algérie les harkis et groupes d'autodéfense.Des officiers ne réussiront que très partiellement malgrès les consignes des autorités,à rapatriers des membres de leurs unités.Les moghaznis,nombreux croiront à la parole donnée et resteront au pays.Pour y être massacrés.


L'état major de Boumédienne avait donné ordre à ses responsables militaires et membres de son organisation politique et administrative de faire bonne figure aux harkis pour inciter ceux ci à rester sur le territoire et ne pas échapper ainsi à la justice de l'Algerie devenue indépendante.En avril ordre avait été donné de désarmer et licencier les harkis,des désarmements avaient parfois lieu par surprise.Les préfets et divers responsables ont vite pris connaissance des épurations dès lors entreprises par des populations encadrées par les forces de l'ALN.
Les harkis ne pouvaient compter que sur l'aide de l'armée française.Pompidou et le chef d'état major interrarmée ont alors insisté sur le devoir de tous les militaires de porter secour aux individus en danger,mais,
Le 16 mai Louis Joxe ministre d'état qui le 11 avril encore écrivait que la France n'abandonnerait pas ceux qui lui sont restés fidèlement attachés notifiait au haut commissaire en Algerie que ''toutes initiatives individuelles tendant à l'installation en métropole de français musulmans sont strictement interdites.

  Si des officiers n'ont pas obéi à cette ordre une seconde note de Joxe prescrit de rechercher dans l'armée et administration les complices de ces aides aux rapatriments,les supplétifs débarqués en métropole sans autorisation gouvernementale devant étre renvoyés en Algérie et à compter du16 mai,il était devenu interdit d'effectuer des opérations de recherche dans les douars, de harkis et de leurs familles.

 

 

HARKIS-001

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 10:56

En 2009 nous avons mis en lignes cinq images d'une cérémonie au Mémorial des guerres d'Indochine,images offertes par René Schuller,UNP Thionville et ancien du 3°RPIMa.

 

D'autres images,offertes par Eligio Pittoni,ancien du 35°RAP ont été ajoutées,merci à lui.

 

 

Photos prises en 2005-offertes par René Schuler.
Memorial d'Indochine 2005 (1)

 

Memorial d'Indochine 2005 (2)

 

Memorial d'Indochine 2005 (3)

 

Memorial d'Indochine 2005 (4)

 

Memorial d'Indochine 2005

 

 

Images offerte au blog par Eligio Pittoni.

Memorial-des-Guerres-d-Indochine-2011-Pit---1-.JPG

 

Memorial-des-Guerres-d-Indochine-2011-Pit---2-.JPG

 

Memorial-des-Guerres-d-Indochine-2011-Pit---3-.JPG

 

Memorial-des-Guerres-d-Indochine-2011-Pit---4-.JPG

 

Memorial-des-Guerres-d-Indochine-2011-Pit---5-.jpg

 

Memorial-des-Guerres-d-Indochine-2011-Pit---6-.JPG

 

Memorial-des-Guerres-d-Indochine-2011-Pit---7-.JPG

 

Si vous aussi vous avez des images à partager,n'hésitez pas,celles-ci feront peut-être plaisir à des Anciens qui ne peuvent faire le déplacement ou à des membres de leurs familles.Ce blog est aussi fait pour ça.

 

 

article du blog rattaché à celui-ciL'après Dien Bien Phu-le Souvenir.

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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 16:06

Le fichier ci-dessous, au format pps, nous est transmis par Michel Fries.Créé et mis en ligne par(Robert ??),le pps raconte ,en texte et images,le déroulement qui a amené le soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe.

 

                        un clic pour ouvrir le fichier:     Le soldat inconnu Le soldat inconnu

 

 

ce texte est dans le fichier.
Le volontaire étranger

Le monde entier disait : la France est en danger ;
Les barbares demain, camperont dans ses plaines.
Alors, cet homme que nous nommions << l'étranger >>
Issu des monts latins ou des rives hellènes

Ou des bords d'outre-mer, s'étant pris à songer
Au sort qui menaçait les libertés humaines,
Vint à nous, et, s'offrant d'un cœur libre et léger,
Dans nos rangs s'élança sur les hordes germaines.

Quatre ans, il a peiné, saigné, souffert.
Et puis un soir, il est tombé dans cet enfer...
Qui sait si l'inconnu qui dort sous l'arche immense,
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé
N'est pas cet étranger devenu fils de France
Non par le sang reçu mais par le sang versé ?

Pascal Bonetti, 1920


Extraits de « Légion notre mère, anthologie de la poésie légionnaire 1885-2000 », Éditions Italiques, ministère de la Défense

 

On retrouve l'histoire du soldat inconnu sur ce lien  :link  ( Mémorial morts pour le France 80)


Lien vers Wkipédia-   link    ( Portail de la première guerre mondiale 1914-1918)

 

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 07:24

Transmis par un ami lecteur-émis ici pour mémoire.

 

 

 

Monseigneur,


J’ai lu avec une grande émotion l’article paru dans « Eglise de Metz » du mois de juin, dans lequel vous relatez votre récent séjour à Oran. Il m’intéressait d’autant plus que vous évoquez ma ville natale et un lieu qui m’est cher, l’évêché de cette ville, en fait l’ancienne paroisse de Saint-Eugène, où j’ai été baptisée, confirmée et où j’ai fait ma communion solennelle, selon la terminologie en usage avant Vatican II. Vous rappelez également la mémoire d’un grand prélat, Monseigneur Claverie avec lequel j’ai eu l’honneur et le privilège de m’entretenir en
1987, à la faveur d’un retour dans le pays de mes racines.


Je ne commenterai pas votre analyse irénique de la situation actuelle du Christianisme en Algérie. Je n’ai aucune compétence particulière pour le faire. Juste une remarque : peut-on parler de « terre d’Islam » à propos de ce pays quand, vous le rappelez avec raison, l’Afrique du Nord a été la terre d’élection du premier Christianisme occidental et a donné à l’Eglise, un de ses Pères les plus éminents, Saint Augustin ?


En revanche, permettez-moi de m’étonner de certaines de vos expressions pour décrire le
comportement de ceux que l’administration française appelait, en 1962, les « Européens » : « A la fin de la guerre d’Algérie, alors que la majorité des chrétiens et de leurs pasteurs firent le choix de quitter le pays pour s’installer en France ».


Pour ceux qui ont vécu les événements, dont je suis, le mot « choix » relève d’une forme blessante de négationnisme à leur égard : oublié le terrorisme dont ils ont été victimes depuis le 1er novembre 1954, ignorés les derniers mois pendant lesquels, surtout à partir du 19 mars 1962, ils furent victimes d’enlèvements jamais élucidés et d’assassinats quotidiens. Un « Mur des disparus » sur lequel sont gravés plus de trois mille noms de ces malheureux a été inauguré à Perpignan en novembre 2007. La ville d’Oran, qui fut toujours majoritairement européenne, paya un tribut particulièrement lourd, le jour de la célébration de l’Indépendance, le 5 juillet 1962 : au minimum 700 européens furent enlevés et assassinés. Le cinéaste franco-algérien Jean-Pierre Lledo, peu suspect de sympathie à l’égard du système colonial, a pu parler « d’épuration ethnique » à propos de cette tragédie. Faut-il s’étonner que dans les jours qui suivirent la ville se soit vidée de ses habitants, dans une panique générale ? En juin 1940, les Français ont-ils « choisi » d’abandonner les Ardennes, la Lorraine ou l’Alsace pour se réfugier dans l’Ouest ou dans le Sud de la France ? Depuis bientôt 49 ans, personne n’a cherché à retrouver ces victimes Pieds-Noires, raison d’Etat oblige, car les forces algériennes, on le sait aujourd’hui, ont délibérément semé la terreur pour hâter le départ de ces Européens. Monsieur Ben Bella, premier Président algérien, a déclaré plusieurs fois, sur les medias français, qu’il n’y avait dans l’Algérie indépendante aucune place pour les Pieds-Noirs, dans un pays qui se voulait arabo-musulman.


Opposer ces malheureux à ceux qui auraient choisi de rester en Algérie afin de contribuer
« humblement à son développement humain », revient à nier le rôle joué par tous ces médecins, ces instituteurs, venus de Métropole ou nés en Algérie, qui se sont dévoué corps et âmes pendant 132 ans, dans les lieux les plus reculés du pays pour éduquer et soigner les populations autochtones. Je n’oublie pas ces « Soeurs Blanches » qui tenaient, dans cette même paroisse de Saint-Eugène d’Oran, un dispensaire où venaient quotidiennement se faire soigner femmes et enfants, comme on le voit dans le film de Beauvois. Je connais personnellement des Pieds-Noirs qui ont tenté de rester et qui ont pris la nationalité algérienne.


Le Président Boumediene, champion de l’arabisation, les a contraints à partir et les a remplacés par des étrangers des pays de l’Est parce qu’ils ne pouvaient, à aucun titre, se réclamer de la nationalité algérienne. Mais nous, dont les familles étaient présentes pour certaines depuis les années 1830, venues de tout le pourtour de la Méditerranée dont elles fuyaient la misère, imaginions naïvement avoir le droit de nous sentir chez nous. Cette terre, on ne l’a pas donnée à ces « immigrés économiques », comme nous dirions aujourd’hui ; pour 90% d’entre eux, ils ne l’ont jamais possédée mais ils l’ont travaillée, aux côtés des musulmans et ils l’ont aimée éperdument parce qu’elle leur a permis de vivre. Ces populations ont appris, plus ou moins, en vivant côte à côte, la langue des autres, arabe, français, espagnol, maltais.


L’Eglise, qui se montre si compatissante à l’égard des populations algériennes n’a pas fait un grand effort pour comprendre le désarroi de ces Pieds-Noirs pendant les « événements ». Le Cardinal Feltin, en 1962, leur enjoignait de rester en Algérie, ignorant délibérément les dangers auxquels ils étaient exposés. Seul Mgr Rhodain, à la tête du Secours catholique, a montré une vraie compassion. Et je n’oublie pas la haute figure de l’épiscopat d’Algérie qu’était notre évêque, Monseigneur Lacaste, prédécesseur de Mgr Tessier et Mgr Claverie.
Nos blessures ne peuvent se cicatriser, ni notre travail de deuil se conclure si la désinformation se perpétue, si l’on continue à stigmatiser ceux qui ont vécu sur cette terre.
Vous avez eu le privilège, Monseigneur, de pouvoir vous recueillir, à Oran sur la tombe de votre éminent ami. Pour nombre d’entre nous, les sépultures de nos parents n’existent plus. Le cimetière chrétien d’Oran a été « réduit » des deux-tiers, les restes des défunts regroupés dans des sortes de containers en béton dépourvus de toute indication de nom et de tout signe religieux. Monseigneur Georger, sur place, ne peut ignorer cette situation puisqu’il a assisté lui-même à ces transferts. Dans de nombreuses communes, les tombes ont été vandalisées,
dans l’indifférence des autorités algériennes et françaises. Certains défunts, tels que les disparus du 5 juillet 1962, n’ont jamais eu de sépulture et l’Etat français n’organise aucune cérémonie du souvenir, comme cela se fait légitimement pour les victimes du massacre d’Oradour-sur-Glane. Comment pouvons-nous ne pas nous sentir inhumainement traités ?


Puis-je solliciter de votre part, Monseigneur, à l’attention de ces malheureux qui n’ont même pas eu le temps de « choisir », la charité d’une prière afin qu’ils reposent enfin en paix, où qu’ils se trouvent, et que leurs proches survivants s’apaisent et pardonnent ?
Je prie Monseigneur l’Evêque de Metz de bien vouloir agréer l’expression de mon profond respect.


Danielle Pister-Lopez
Agrégée de l’Université

 

Lien vers le site  26 mars 1962.   link

 

(http://www.alger26mars1962.fr/alger/index.php?option=com_content&view=article&id=104:a-propos-de-la-valise-ou-le-cercueil&catid=106:apres-le-19-mars--le-26-mars-le-5-juillet&Itemid=152)

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